s'abonner

Ticket de caisse électronique : le JDP épingle 2 start-up

Il y a 2 mois, 3 semaines

Le ticket de caisse papier est nuisible à l'environnement comme chacun sait, du moins veut-on nous faire croire. D’où sa fin annoncée à grands coups de communication, une fin qui n’en est pas une, car le client à le choix ou non de la demander lors de son passage en caisse. Face à ces changements, plusieurs start-up se sont lancées sur le marché des tickets de caisse électroniques, rapporte l’association Two Sides. Celle-ci a soumis deux plaintes au Jury de déontologie publicitaire (JDP).

La première plainte concerne la société Quipo. Celle-ci propose « Enfin une solution de dématérialisation des tickets réellement éco responsable (...) à chaque fois que vous scannez un ticket de caisse, vous faîtes un geste noble pour la planète ». La seconde a pour nom Billiv qui commercialise « Le 1er ticket de caisse dématérialisé et éco-responsable conforme à la Loi AGEC ».

Au final, Jury de déontologie publicitaire a tranché. 

Pour Quipo, le JDP relève que, « les messages sont insuffisamment justifiés et disproportionnés au regard de la portée de l’action menée par Quipo via son application pour produire un ticket numérique », que « l’entreprise ne fournit aucun élément précis ni sur l’incidence écologique réelle des solutions numériques qu’elle propose ni sur l’impact de sa propre activité, notamment celle générée, via son application, au profit des utilisateurs. » En outre, s’agissant des arbres, « le jury rappelle que le papier peut être produit grâce à la récupération de chutes de bois de scieries ou avec des arbres abattus au titre de l’entretien nécessaire à la bonne gestion de la forêt. » Pour conclure, le Jury indique que la présentation de son service par Quipo « ne rend pas compte de la réalité des actions de Quipo et revêt également, à ce titre, un caractère disproportionné au regard de la réalité de l’impact environnemental de ses activités, susceptible d’induire en erreur le public », rapporte Two Sides. 

Concernant Billiv, le JDP pointe en outre que la conformité revendiquée à la loi AGEC « souffre d’un manque de clarté dans la mesure où elle crée une ambiguïté puisqu’on peut en déduire qu’il s’agit d’une modalité alternative expressément prévue par la loi » Pointant les critiques chiffrées relatives à la production de tickets de caisse papier en France qui représenteraient 1,5 millions d’arbres et 15 milliards de litres d’eau, le JDP relève qu’elles « ne sont accompagnées d’aucune citation de source et, s’agissant des arbres, sont de nature à laisser croire qu’ils sont abattus dans ce but, sans la nuance que le papier peut être produit grâce à la récupération de chutes de bois de scieries ou avec des arbres abattus au titre de l’entretien nécessaire à la bonne gestion de la forêt. » Là encore, le JDP conclut « que ces messages parce qu’ils tendent à minimiser le propre impact [de billiv] et qu’ils sont incomplets ou trop lapidaires avec quelques formules globalisantes sont susceptibles d’induire en erreur le public ». 

Et n’oublions pas que les factures et autres tickets électroniques ne proviennent pas du ciel, mais nécessitent de nombreux serveurs physiques sur terre et beaucoup d'électricité, dont une grande part provient de centrales à charbon…