s'abonner

PBS, AGEC, économie... : à l’aube de 2023, le point avec Laurent Proy, président de l’UFIPA 

Il y a 1 année, 4 mois

Les chantiers en cours 

Depuis notre dernier congrès UFIPA en juin 2022, nos différents projets ont bien évolué et vont se poursuivre en 2023. La plateforme PBS et la loi AGEC sont les deux sujets prioritaires. 

En ce qui concerne PBS et pour avancer concrètement, une commission distributeurs a été créée afin de bien identifier les attentes et les spécificités de chacun : chaque revendeur fonctionne différemment et a déjà mis en oeuvre sa solution de base de données. On demande à PBS de traiter les données inhérentes au marketing, les données transactionnelles propres à chaque distributeur, ainsi que les données logistiques et réglementaires, composantes du produit. Franck Baron, qui a rejoint PBS cet été, a pour mission de centraliser l’ensemble des contraintes, et apporter son soutien à l’ensemble des acteurs de la profession.  Le projet PBS doit passer par une phase d’industrialisation portée par les fournisseurs et fabricants pour inciter les distributeurs à y adhérer. Sur le principe, le fonctionnement de PBS ne pose pas de problèmes ; les questions récurrentes portent sur l’intérêt et les bénéfices que doivent en tirer les distributeurs. 

Rappelons que la réglementation AGEC oblige fabricants et distributeurs à mettre à la disposition des consommateurs les informations liées aux qualités et caractéristiques environnementales des produits.  Notre filière papetière doit se mettre en conformité avec la réglementation. Grâce à l’AIPB qui s’est associée à ce projet, une véritable collaboration entre fabricants et distributeurs a permis d’établir un projet de base environnementale. Tout d’abord, les données « produits » seront compilées dans une base de données standardisées pilotée par les fabricants. La transmission des informations vers les distributeurs sera effectuée via cette plateforme sécurisée. La mise en ligne des données via PBS Network sera accessible au 1er trimestre 2023.

Au sein de l’UFIPA, nous avions créé en 2021 la commission Créaplus avec pour objectif d’accueillir de nouveaux adhérents. Dorénavant, notre filière va couvrir les univers de la papeterie, des fournitures de bureau et scolaire, des beaux-arts et des loisirs créatifs. Par imputation sur notre budget 2022 le comité directeur avait décidé de confier à GFK une première étude, inédite, sur le profil et les comportements d’achats des Français pratiquant une activité d’arts créatifs. La présentation de novembre dernier a rencontré un vif intérêt et, depuis, deux nouveaux adhérents ont déjà rejoint l’UFIPA, d’autres envisagent de nous rejoindre début 2023.  Nous souhaitons la bienvenue à ces nouveaux membres. 

Le bilan de nos actions menées en 2022 est très positif. Au 1er janvier 2023, l’UFIPA comptera 67 adhérents.

Nous préparons déjà nos évènements du 1er semestre 2023. Le prochain petit-déjeuner digital sera organisé le mercredi 1er février à 8h30. A cette occasion, nous recevrons Olivier Babeau, président-fondateur de l’Institut Sapiens qui publiera en février prochain La tyrannie du divertissement – Ne laissez pas les loisirs gâcher votre vie. Un autre petit déjeuner interviendra au second trimestre. A date, la programmation n’est pas encore établie.

Comme toute organisation responsable, l’UFIPA doit maîtriser ses coûts et, par définition, ceux de ses membres. Aussi, comme annoncé en juin dernier à Biot (06), le congrès 2023 se tiendra au Domaine de Frémigny dans l’Essonne. Nous avons voulu privilégier un lieu plus central, en région Parisienne, afin de réduire les frais de transports pour une majorité des congressistes et opter pour une formule plus intense réservant plus de temps au Networking.

Bilan de l’année économique 2022 

L’année 2022 aura été une année singulière. Globalement, le 1er semestre s’est bien déroulé pour une majorité d’acteurs de notre profession. La rentrée des classes a tenu ses promesses en valeur, mais avec des volumes légèrement en baisse, le 4e trimestre finissant en baisse régulière. Nous garderons tous en mémoire les hausses successives à deux chiffres. La pénurie des matières premières et les ruptures d’approvisionnement ont pénalisé nos business modèles et ont créé des insatisfactions clients, pas toujours compréhensifs. De plus, faire passer les hausses auprès des clients est devenu un « sport ». Les acheteurs écoutent et comprennent les arguments, mais n’ont pas toujours les marges de manœuvres budgétaires pour les absorber. D’ailleurs, à deux reprises depuis un an, l’UFIPA a lancé une lettre ouverte aux acheteurs publics pour les sensibiliser.

Les grands défis pour 2023

Tout d’abord, la guerre en Ukraine n’est pas finie. Et l’Europe est en récession depuis quelques mois, l’activité économique se réduit partout. Nous devons redoubler de vigilance dans nos choix de gestion. Les entreprises déjà fragilisées en 2022 vont connaître des difficultés financières. En France, nous nous attendons à de nouveaux comportements d’achats en termes de baisse de consommation. Les entreprises vont renforcer les mesures de réduction de coûts sur les postes secondaires et non stratégiques. D’autant plus que le poste Énergie est peu maîtrisable, le pilotage des consommations ne compensera jamais la hausse des coûts énergétiques. Les boucliers tarifaires ne sont pas accessibles à tous et ne permettront pas d’absorber les surcoûts énergétiques. Dans ce contexte, hélas, nos fournitures ne sont pas stratégiques. A tel point que les organisations publiques et privées ont renforcé leur programme de digitalisation pour faire face à la pénurie de papier de 2022 et la flambée des cours. Rappelons-nous, en mars 2020, au titre des mesures de distanciation sociale, bon nombre d’entreprises découvraient, de manière coercitive, le télétravail obligatoire… aujourd’hui, le télétravail fait partie du quotidien… je crains qu’il en soit de même avec la réduction de la consommation de papiers et de ses produits dérivés au profit de la digitalisation.

Quant aux particuliers, ils consommeront moins au moindre coût et, par moment, privilégieront les achats plaisirs. Il nous faudra donc trouver, très vite, d’autres pistes de croissance.

Le taux de chômage repartira légèrement à la hausse en 2023. Pour autant, la façon de travailler et la perception du travail vont encore évoluer, les entreprises devront être innovantes et afficher leurs valeurs pour accueillir et retenir les talents. Sans oublier le changement climatique et la mise en œuvre du « décret tertiaire » qui imposera aux entreprises de réduire de 40 % leurs consommations énergétiques à horizon 2030… l’échéance viendra vite et nécessitera de lourds investissements. L’intégration des enjeux sociétaux et environnementaux va devenir la norme dans toutes les entreprises quelle que soit leur taille. Le consommateur avisé ne sera plus sensible aux effets d’annonces mais aux faits. Ce sera tout l’art d’être « RSE compliant » à coûts identiques.

Pour reprendre le titre d’un journal : « En 2023, la matrice des contraintes et des risques d’une entreprise n’aura jamais été aussi complexe.» 

Laurent Proy