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L’hygiène au bureau : le saviez-vous ?

Il y a 4 années, 4 mois

L’association européenne ETS (European Tissue Symposium) révèle que des experts de Public Health England ont (re) découvert que la transmission interhumaine, sans doute due au fait que les gens omettent de se laver les mains après être allés aux toilettes, est responsable de la diffusion de souches d'E. coli résistantes aux antibiotiques clés.

L'étude[i], publiée dans la revue médicale Lancet Infectious Diseases, souligne toute l'importance d'un lavage et d'un séchage des mains adéquats après être passé aux toilettes, afin de prévenir la diffusion des infections. D’aucuns s’en doutaient… mais il est parfois bon de rappeler des évidences.

Certaines souches d'E. coli produisent des enzymes (ESBL) qui détruisent la pénicilline et d'autres antibiotiques connexes couramment utilisés. L'E. coli est la cause la plus courante d'intoxication sanguine, causant fréquemment des infections urinaires et parfois même des intoxications alimentaires.

Environ 80 %[ii] des maladies sont transmises par les mains. Chaque jour, nous touchons littéralement des centaines d'objets : des poignées de porte aux sièges, en passant par les balustrades et les boutons d'ascenseur, ou encore les pièces de monnaie et les billets. Un lavage et un séchage efficaces après être passé aux toilettes sont donc la première ligne de défense contre les risques d'infection. La procédure devrait prendre au moins 20 secondes en tout, et il importe de bien laver les mains avec du savon et de les sécher avec des serviettes à usage unique. C'est le meilleur moyen de prévenir les maladies et la transmission des microbes.

Des experts en bactériologie ont réalisé des études en laboratoire et sur le terrain sur le séchage des mains en tant que partie intégrante du lavage. Ils ont découvert que les sèche-mains électriques contaminent tant l'air que les surfaces avec des bactéries et virus résistants aux antibiotiques, y compris le SARM, les entérobactéries et les entérocoques pouvant causer des vomissements et de la diarrhée. [iii], [iv], [v], [vi]. Du reste,  autre évidence également bonne à rappeler : les serviettes à usage unique en cellulose n’usent pas d’électricité ce qui en cette période d’économie de nos ressources est une argument de poids. 

Une étude multicentrique [vii],menée dans des sanitaires d'hôpitaux en France, en Italie et au Royaume-Uni a conclu que les essuie-mains en papier sont le moyen le plus hygiénique pour sécher les mains et réduire à un minimum la propagation des infections, et des experts conseillent déjà l'utilisation d'essuie-mains en papier et découragent le recours au sèche-mains électrique dans les hôpitaux.[viii]

Fondée en 1971 et basée à Bruxelles (www.europeantissue.com), ETS regroupe la majorité des producteurs de papier à base de cellulose en Europe et environ 90 % de la production totale.

[i] L'équipe a analysé 20 000 échantillons de matières fécales humaines, 300 échantillons sanguins et des centaines d'échantillons d'eaux usées, de lisier et de viandes. https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(19)30273-7/fulltext

[ii] Centres pour le contrôle et la prévention des maladies https://www.cdc.gov/handwashing/why-handwashing.html

[iii] Comparaison microbiologique des méthodes de séchage des mains : le potentiel de contamination de l'environnement, de l'utilisateur et du témoin. E.L. Best,1 P. Parnell,1 M.H. Wilcox 1,2 – Département de microbiologie, Old Medical School, Infirmerie générale de Leeds, Centre hospitalier universitaire de Leeds, NHS Trust1 & Université de Leeds, 2 Leeds LS1 3EX, Royaume-Uni. Journal Hospital Infection 2014 ; 88 :199-206.

[iv] « Comparison of different hand-drying methods: the potential for airborne microbe dispersal and contamination (comparaison microbiologique des méthodes de séchage des mains : le potentiel de dispersion des microbes dans l'air et de contamination) », de Keith Redway (Département des sciences biomédicales, Faculté des Sciences et Technologies, Université de Westminster, Londres, Royaume-Uni) et E.L. Best (Département de microbiologie, Old Medical School, Infirmerie générale de Leeds, Centre hospitalier universitaire de Leeds, NHS Trust, Leeds, Royaume-Uni). Journal Hospital Infection 2015 ; 89 :215-217.

[v] Evaluation of the potential for virus dispersal during hand drying: a comparison of three methods (évaluation du potentiel de dispersion virale lors du séchage des mains : comparaison de trois méthodes), P.T. Kimmitt et K.F. Redway. Département des sciences biomédicales, Faculté des Sciences et technologies, Université de Westminster, Londres, Royaume-Uni. Journal of Applied Microbiology 120, 478--486 © 2015

[vi] Pilot study to determine whether microbial contamination levels in hospital washrooms are associated with hand-drying method (étude pilote visant à déterminer si les niveaux de contamination microbiennes dans les sanitaires hospitaliers sont associés à une méthode de séchage des mains M.H. Wilcox E.L. Best, P. Parnell (Microbiologie, Hôpitaux universitaires de Leeds NHS Trust et Université de Leeds, Leeds, R.- U.). Journal of Hospital infection 2017; 97 200-2003.

[vii] https://europeantissue.com/hygiene/is-your-hand-drying-method-spreading-bacteria/

https://www.journalofhospitalinfection.com/article/S0195-6701(18)30366-9/pdf

[viii] Les hôpitaux allemands recommandent l'utilisation d'essuie-mains en papier pour se sécher les mains après un lavage de mains dans des sanitaires publics en raison de leurs excellentes propriétés hygiéniques. La Société française d'hygiène hospitalière, SF2H, décourage fortement l'utilisation des sèche-mains électriques dans les sanitaires hospitaliers, et recommande l'utilisation d'essuie-mains en papier à usage unique en tant que moyen le plus efficace pour se sécher les mains et réduire à un minimum la propagation des infections.