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Crise Covid-19  – Témoignage : Carole Chateau à la tête de quatre Papéthèque 

Il y a 4 années

La situation actuelle ?

Comme nous sommes un commerce essentiel, nous ne vendons que des photocopies et des cartouches. Le chiffre d’affaires est divisé par 10. De plus, il n’y a pas de personnel dans les magasins de Toulouse et de Marseille.

Et la vie au quotidien ?

Comment je fais ? Je suis au travail de 8 h 30 à 12 h 30, puis je rentre m’occuper de mes trois enfants ; après-midi au téléphone, réseaux sociaux et télétravail. Je suis dans l’action ! Mais  je grappille du chiffre d’affaires, 500 € par 500 €, pour assurer l’échéance d’avril, celle de mars étant couverte. C’est une hécatombe ! Je suis très inquiète. Tout le personnel est en chômage partiel.

Un avis sur la situation ?

J’ai deux coups de colère. D’une part, les livraisons sont partielles, alors que certains grands fournisseurs ont les moyens financiers et humains de continuer à livrer, sans interrompre la chaîne logistique. Il n’est pas logique qu’ils n’assurent pas leur rôle. D’autre part, la profession est totalement silencieuse. La fédération EBEN ne parle pas et les syndicats non plus, pas plus d’ailleurs que les grands fournisseurs. La décision de  « commerce essentiel » signifie bien que notre profession participe à la pérennité du monde de l’entreprise ! 

Et comment voyez-vous la reprise ?

Elle sera encore plus difficile pour les commerces, qui auront fermés, de rouvrir après 4 à 6 semaines sans activité pour les personnels ; il va falloir retrouver ses repères. Les bénéficiaires seront être les grandes chaînes, au détriment du « petit commerce ». Nous allons mourir en silence, chacun dans son coin ! Cela dit, pour la reprise, j’espère qu’il y aura u nouvel afflux de la clientèle qui aura des besoins de refaire leurs provisions, et je compte sur des achats citoyens, ces derniers ayant pris conscience de notre rôle. Et j’espère des coups de main des grands fournisseurs ! 

A noter : Carole Chateau à la tête de quatre Papéthèque : deux à Lyon, une à Toulouse, une à Marseille. 25 personnes. Etait prévu d’ouvrir un cinquième point de vente cette fois à Paris,  le 1er avril, mais…