s'abonner

Billet - Au sujet du ticket de caisse papier, nos dirigeants ont du mal à imprimer avec la réalité 

Il y a 1 année

Promis-juré, le ticket de caisse papier doit disparaître. Au nom de la lutte contre le gaspillage, la préservation de nos ressources,  tout ce qui touche, de près ou de loin, à l’univers du papier se doit d’être relégué au musée des souvenirs d’une société alors insouciante des dégâts qu’elle faisait subir à l’environnement, etc., etc. et etc. 

Ainsi, le 1er avril 2023, l'impression automatique du ticket de caisse devait prendre fin, afin de lutter contre le gaspillage, clamaient alors nos dirigeants. Machine arrière. Il n'en sera rien ; la mesure est gelée. Au-delà de la date du 1er avril, dont ils ont oublié la tradition, et tant mieux pour eux car cela leur évite d’être ridicule,  ils se sont une nouvelle fois trompés, comme pour le timbre rouge papier qui, paraît-il, ne servait plus à rien lui non plus. On connaît la suite. Comme toujours,  manque d’anticipation. Les ménages ont besoin de ce ticket de caisse en papier. Les sondages le prouvent. La raison : l’inflation. Non seulement, il permet de vérifier si la caissière, ou le caissier, ne s’est pas trompée, mais en plus de comparer les prix d’une enseigne à l’autre, de mieux ajuster ses comptes…

Le papier est utile dans la vie de tous les jours.  J’en suis profondément désolé pour ceux qui pensent le contraire.

Dernièrement, j’ai rencontré une personne, une restauratrice de livres anciens, qui a eu à travailler sur un ouvrage exceptionnel : les Essais de Montaigne, une édition d’environ 400 pages annotée par l’auteur lui-même,  datant de 1588, et dénommée « L’exemplaire de Bordeaux », lequel est inscrit au registre Mémoire du monde de l’Unesco. C’est le plus fidèle manuscrit par rapport à l'original, dont on a perdu la trace.

Nos ancêtres connaissaient la valeur du papier. Pourquoi devrions-nous alors renoncer à ce support au nom d’une chasse au gaspillage. On se trompe de cible. Bannissons le plastique, le papier, non !

Frédéric Leroi